mercredi 31 octobre 2007

Retour sur le sondage "Vous êtes prêt à partager votre veille sur le tutorat..."

Pour qui la vigie ?
12 répondants à ce sondage se répartissant de la manière suivante :

Vous êtes prêt à partager votre veille sur le tutorat :
avec personne : 1 soit 8%

avec un cercle restreint de personnes : 2 soit 16%
avec un cercle large de personnes : 2 soit 16%
avec tout le monde : 7 soit 58%

Le répondant non partageux m'a fait sourire. Il sera peut-être utile à ceux qui célèbrent par anticipation la révolution du web 2.0, de constater que d'autres pensent que la détention de l'information est toujours synonyme de pouvoir.

7 courageux dont je fais partie sont prêts à partager leur veille avec tout le monde. Et bien, chiche !

Que les 6 autres m'envoient un mail et je suis certain que nous pourrons rapidement mettre au point ensemble les modalités pratiques d'une telle ambition.

Et si les 4 autres répondants, ou d'autres encore veulent se joindre à ce projet, un petit mail suffit !

Une définition du tutorat par les pairs

Orange and Yellow - Mark Rothko, 1956

Aude Bertschy et Denis Gaste, dans leur article "Tutorat inter-promotions d'étudiants : pour une création du lien social dans l'apprentissage" donne la définition suivante du tutorat par les pairs :

"Au-delà de la forme commune de tutorat enseignants-étudiants, le tutorat entre étudiants nous semble intéressant et novateur dans la pratique distancielle de l'enseignement. Il pose de nombreuses questions sur la re-création du lien social qu'il génère, sur l'échange et la confiance. En effet, ce tutorat entre promotions permet de renforcer les synergies entre étudiants, d'apporter un échange de savoirs et de compétences. Il a également une vertu pédagogique et didactique dans la mesure où l'étudiant-tuteur va être amené à expliciter ces [SIC] pratiques pour se faire comprendre par l'étudiant qu'il suit (notion d'"effet-tuteur"). Cet accompagnement entre dans une logique de parrainage d'un étudiant primo-entrant par un étudiant ayant acquis une expérience au sein de l'institut, que ce soit au niveau de la pédagogie, de l'intégration sociale, etc. En présentiel et à distance, le tutorat repose sur des outils de communication et d'information synchrones et asynchrones. Ce type de tutorat ne remplace évidemment pas le tutorat des enseignants, celui-ci étant ciblé sur leur propre enseignement en tant qu'expert des contenus et principal médiateur du savoir. Le tutorat-interpromotions est en effet à envisager en complémentarité des accompagnements traditionnels effectués par l'équipe pédagogique, modifiant alors les processus de communication éducative".

A lire également

- sur le tutorat par les pairs : André-Jacques Deschênes, Lise Bégin-Langlois, Nicole Charlebois-Refae, Rémi Côté et Jacques Rodet Description d'un système d'encadrement par les pairs et de la formation des pairs anciens. Journal of Distance Education - Revue de l'Éducation, Québec, volume 18, n°1, 2003.

-
sur l'effet-tuteur : Jacques Rodet (2004) L'effet-tuteur en formation à distance. L'exemple des pairs anciens à la Téluq

-
sur la concurrence entre tutorat-enseignants et tutorat-pairs : Jacques Rodet (2004) L'encadrement par les pairs est-il concurrent de l'encadrement-cours à la Téluq ?


Le tutorat par les pairs selon Studyrama

Le bac en poche, vous voici à l’aube de votre vie d’étudiant ! Mais qui dit devenir étudiant dit aussi abandonner le lycée pour se jeter dans l’immensité de la fac. À peine l’étape, ô combien pénible, des inscriptions passées, il vous faut vous familiariser avec le lieu et apprendre de nouvelles méthodes de travail. Malheureusement, le temps vous est compté et les professeurs ne sont pas toujours très disponibles, surtout dans un amphi de 300 étudiants. Mais pas de panique, les tuteurs sont là pour prendre le relais et vous aider à mieux appréhender votre travail et mettre toutes les chances de votre côté pour réussir votre année !

Par Constance Dive


Qui sont les tuteurs ?
Ce sont des étudiants inscrits dans la même filière que vous, mais en deuxième ou troisième cycle (c’est-à-dire qu’ils sont au minimum en master 1) et qui ont connu les mêmes galères que vous quelques années auparavant. Qui mieux que vos aînés pour vous faire profiter de leur expérience ? Ils sont volontaires, ont de bons résultats et connaissent toutes les méthodes de travail propres à la fac et peuvent ainsi vous guider dans votre dur labeur personnel. De plus, ils sont en relation avec les professeurs et savent parfaitement ce qu’ils attendent de leurs étudiants. N’hésitez pas à les mettre à contribution et suivez bien leurs conseils, ils sont là pour vous aider !

Les différents types de tutorat
Il existe 2 types de tutorat, le tutorat d’accueil et le tutorat d’accompagnement.

Le tutorat d’accueil est pratiqué en début d’année scolaire, pendant la période des inscriptions, avant que les cours ne débutent. Des étudiants triés sur le volet vous prennent en charge le temps de vous expliquer le fonctionnement de l’université, assez différent et plus complexe que celui du lycée, mais aussi le déroulement de votre cursus universitaire et le contenu exact de votre formation. Ainsi vous êtes mieux armés pour débuter votre année sur les chapeaux de roue !

Le tutorat d’accompagnement, quant à lui, se pratique toute l’année et commence dès le premier semestre. À raison d’1 ou 2 fois par semaine, vous travaillez en groupe ou individuellement avec l’aide de votre tuteur. Vous apprenez ainsi à mieux gérer votre travail, à être plus efficace mais aussi à effectuer des recherches documentaires qui représentent une part non négligeable du travail universitaire.

Attention ! L’accès au tutorat n’est pas automatique, c’est à vous de vous faire connaître au bureau concerné afin d’entrer en contact avec les tuteurs et de prendre connaissance des salles et horaires où ils officient. De plus, les tuteurs ne sont pas des magiciens ! Rien ne sert de vous précipiter en salle de tutorat juste avant les examens. Pour être efficace et vous offrir le plus de chance de réussite, le tutorat doit être commencé dès que le besoin s’en fait sentir, le plus tôt possible dans l’année.

Le tutorat n’est plus uniquement réservé aux universités Suite au succès du tutorat au sein des universités, de plus en plus d’écoles pratiquent un soutien scolaire entre élèves du même cursus. C’est le cas de l’École Normale Supérieure de Paris, ou de grandes écoles de commerce comme l’Essec ou l’Esdes. Dans d’autres écoles, le tutorat peut prendre la forme de groupes de travail rassemblant des étudiants de même niveau. Quoi qu’il en soit, même si le mot « tutorat » n’est pas utilisé, on trouve souvent un système équivalent dans les établissements de l’enseignement supérieur.

Pour plus d’infos, rendez-vous dès la rentrée au bureau du tutorat de votre université ou renseignez-vous auprès de l’administration de votre école. Le tutorat reste encore la meilleure façon de ne pas perdre pied et de pas se laisser submerger par le travail.

Source : studyrama
Image dans son contexte original, sur la page www.tro-breiz.com/permanent/benevolat.php

mardi 30 octobre 2007

Nouveaux rôles pour le formateur par G. Jacquinot et dimensions de la fonction tutorale par V. Glikman

« La gratitude,
c’est reconnaitre ce que l’on vous a donné
et c’est en même temps ce qui vous permet

de définir et de trouver vos différences.

Et vous êtes toujours différents.

On n’a jamais fini de faire ce tri là, entre
ce que vont m’apporter mes maitres,
mes collègues, mes élèves, mes patients
et ce que je suis, moi, et ce que je pense. »

Max Pagès



Les participants de t@d connaissent depuis longtemps ma gratitude envers Geneviève Jacquinot que j'ai d'abord connue à distance, par l'intermédiaire d'un enregistrement audio, ressource d'un cours de la Téluq, puis que j'ai rencontrée à Paris 8 où elle m'a proposé de collaborer avec elle pour la mise en place d'un cours, destiné à des étudiants en sciences de l'éducation, intitulé "Théories et pratiques de la formation à distance".

Dans un texte déjà ancien "Quel(s) nouveau(x) rôle(s) pour le formateur ?", elle écrivait ceci :

"Non pas un nouveau rôle mais une nouvelle répartition des divers rôles, habituellement confondus et donc plus ou moins assumés selon les personnes, les situations, les contextes, et qui, dissociés, sont rendus chacun à la fois plus visibles et plus exigeants :

Avec les TIC les dimensions fondamentales de la formation sont éclatées et pas toujours récupérées dans le dispositif mis en place: par exemple :
- même en autonomie les phases du relationnel duel ou groupal doivent être aménagées dès la conception du système;
- même en autonomie, l'apprenant doit pourvoir situer son projet personnel à l'intérieur du projet social, institutionnalisé qu'est le projet de formation- sinon on est en autodidaxie.

Fonctions pouvant donner lieu à une spécialisation des tâches, voire à de nouveaux métiers autres que la formation : concepteur, évaluateur, tuteur, administrateur,. entrepreneur (recherche de financement, de partenariats..).

Pour en rester à la fonction de formation proprement dite, je dirai que le principal rôle du formateur en situation d'autoformation est d'apprendre à l'apprenant la compétence à l'autoformation soit :
- savoir se situer dans un projet d'apprentissage
- savoir choisir (ou au moins situer) ses outils de formation
- savoir se regarder faire
- savoir gérer son temps
- savoir s'évaluer
- savoir demander de l'aide
- savoir expliciter ses questions, ses demandes
- savoir travailler avec d'autres et mutualiser ses savoirs"

Viviane Glikman est un auteur fréquemment cité dans les articles consacrés au tutorat, en particulier pour un texte présentant les résultats d’une recherche européenne sur la fonction d’aide et de conseil (ou « fonction tutorale ») intitulé "Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humaines".

Je me rappelle la disponibilité qui avait été la sienne alors qu'au début de mon intérêt pour le tutorat, j'étais à la recherche de littérature grise sur le sujet en vue d'établir une recension d'écrits.

Dans l'article cité ci-dessus, elle consacre un paragraphe aux différentes dimensions de la fonction tutorale. Le voici :

"Les dimensions de la fonction tutorale
Les interventions tutorales sont de natures variées, elles s’appliquent à différents moments et concernent différents aspects du processus de formation. La liste ci-dessous est issue de l’analyse de contenu des entretiens des deux groupes d’acteurs, que ces dimensions aient été évoquées (explicitement ou implicitement) en termes de besoins par les apprenants ou en termes de pratiques par les tuteurs :

- aide à l’orientation et au choix du contenu, du niveau et du mode d’organisation de la formation,
- soutien didactique, centré sur les contenus du cours,
- soutien méthodologique, concernant les aspects métacognitifs et l’organisation concrète du
travail,
- soutien psychologique et affectif, offrant un appui moral et motivationnel et favorisant une
valorisation de l’image que les apprenants ont d’eux-mêmes,
- aide sociale et personnelle, portant sur des problèmes pratiques et matériels (logement, finances, santé…), périphériques aux études, mais fondamentaux quant à leur poursuite
- aide relative aux structures institutionnelles, traitant des problèmes d’accès aux services
administratifs, aux ressources pédagogiques complémentaires, aux lieux éventuels de regroupement, etc.,
- aide technique, relative à l’appropriation des matériels et des logiciels,
- aide spécialisée, liée à des besoins spécifiques (remédiations à une dyslexie, à l’illettrisme,
maîtrise de la langue de travail pour des étrangers, etc.),
- aide par l’organisation d’un travail collectif, souvent oubliée mais essentielle, dans laquelle il
s’agit d’encourager et d’animer, par tous les moyens disponibles, la mise en place et la dynamique d’échanges et de collaborations entre apprenants, en face-à-face ou à distance.

Ces différentes dimensions de la fonction tutorale englobent donc non seulement la facilitation des apprentissages proprement dits, mais aussi tout ce qui peut contribuer à donner aux apprenants le sentiment d’appartenance à une communauté éducative et à activer un lien social, au sens de l’image de soi dans le rapport à un groupe de référence, ce lien étant particulièrement difficile à entretenir dans les formations à distance où les apprenants sont géographiquement dispersés et les regroupements difficiles à organiser."

lundi 29 octobre 2007

Parcours professionnels vers le tutorat

Une autre manière d'explorer l'identité professionnelle du tuteur à distance est de repérer les parcours qui ont amenés des individus à devenir tuteurs.

En effet, nous évoluons professionnellement bien plus fréquemment par glissements que par ruptures. Le transfert des compétences reste plus aisé dans le cadre d'un processus d'adaptation, par exemple à de nouvelles conditions de travail créées par l'apparition de nouveaux outils de production, que dans celui d'une reconversion complète.

Afin de recueillir un petit échantillon de parcours ayant amené à l'exercice professionnel du tutorat (celui-ci pouvant ne constituer qu'une partie de l'activité professionnelle), je propose aux lecteurs de ce blog de décrire, en quelques phrases de commentaire à ce post, la situation professionnelle qui était la leur avant de devenir tuteur.

En ce qui me concerne les étapes remarquables de ce parcours furent les suivantes :

  • Formateur présentiel

  • Premier contact avec le tutorat en tant qu'apprenant à distance

  • Première expérience de tuteur dans le cadre d'un tutorat par les pairs

  • Tuteur

Image dans son contexte original, sur la page www.vazyvite.com/html/ouest/cal_angeles.htm.

vendredi 26 octobre 2007

Formes et usages des pratiques d'accompagnement, par André Chauvet



Si l'objet de t@d est circonscrit au tutorat à distance, cela ne doit pas nous empêcher de "dézoomé" de temps en temps. C'est ce que nous permet de faire André Chauvet dans cette vidéo.

Formes et usages des pratiques d'accompagnement
envoyé par clubstrategies

Le mardi 22 mai 2007, le Club Stratégies www.leclub.org recevait recevait André Chauvet, consultant directeur du cabinet André Chauvet Conseil (spécialisé dans l’accompagnement individualisé (conseil, bilan de compétences…) et dans l’aide aux organisations dans la gestion des changements (formation, management, communication…).

Dans l'extrait proposé, André Chauvet, en réponse à une question sur les formes des pratiques d'accompagnement, analyse le processus d'émergence de formes sociales expérimentales qui à un moment donné, en fonction de la demande sociale et des usages s'institutionnalisent et s'industrialisent. Cohabitent ainsi des formes sociale financées, correspondant à des besoins repérés et à un marché, et des formes sociales autonomes

Aujourd'hui l'accompagnement est partout, symptôme de la transformation et de la variété de la relation de l'enseignant-formateur au sujet dans l'ensemble des processus d'apprentissage. L'accompagnement,'l'être à côté" apparaît ainsi comme une forme, une "variante" pédagogique autonome, récurrente et intégrée aux savoirs d'usage des professionnels.

Tutorat, mentorat, coaching, etc., sont aujourd'hui les réalités multiformes qui se développeront de manière autonomes ou financées, pour répondre à la multiplicité des usages (accompagnement de projet, de l'apprentissage, de la VAE,...)

Devant ces réalités qui vont au delà de l'accompagnement physique, présentiel et ponctuel, comment définir l'accompagnement autrement que par une "posture" et quelques principes clefs ? Quelle lisibilité pour les usagers ? Et puis comment construire la profession(n)alité de l'accompagnateur ?

Mais ce sont là d'autres questions !

jeudi 25 octobre 2007

Des tuteurs pour aider les jeunes à entrer dans les grandes écoles

Mourad Baatour, ingénieur chez SFR, est un tuteur enthousiaste. "Nous sommes là pour aider les jeunes d'origine modeste dans leurs études, explique-t-il. Ceux qui n'ont pas eu la chance d'être fils de cadres ou de médecins".

Pour la troisième année consécutive, il apporte ses connaissances du métier et de l'entreprise à de jeunes boursiers sélectionnés dans le cadre d'un programme dénommé Cercle passeport télécoms. Visites d'entreprise, échange de mails, aide à la constitution de dossiers et à l'expression orale sont au programme de ce parrainage.

Lancée, à la rentrée 2005, par le groupe de téléphonie mobile SFR, l'opération vise à combattre les inégalités sociales et territoriales en aidant les jeunes de milieux défavorisés, grâce au soutien d'un tuteur ingénieur, à intégrer une grande école et à réussir leurs études. Pour cette rentrée, dix grands groupes sont impliqués dans le programme, présenté à la presse, jeudi 4 octobre.

Huit d'entre eux (Alcatel-Lucent, Motorola, Ericsson, Nokia Connecting People, Siemens, Nokia Siemens Network, SFR et Orange) mettent à disposition des étudiants un vivier de plus de 400 tuteurs. Une banque, le Crédit Mutuel, propose à ceux qui le souhaitent un prêt d'études allant jusqu'à 12 000 euros sans caution familiale. Enfin, Formule 1 offre deux nuits d'hébergement aux étudiants qui doivent se déplacer pour passer leurs concours d'entrée dans les grandes écoles.

PRÉPARATION AUX ORAUX

Le programme s'adresse aux élèves venant de lycées situés en zone urbaine sensible et qui n'ont pas intégré des filières généralistes (littéraire, scientifique, économiques et sociales) mais des voies technologiques.

Sont concernés les bacheliers STG (sciences et technologies de gestion) et STI (sciences et techniques industrielles), et les détenteurs d'un BTS industriel (génie électrique) qui sont admis en classes préparatoires aux grandes écoles.

"L'accompagnement commence en prépa et dure jusqu'à l'obtention d'un emploi", assure Benjamin Blavier, délégué général de l'association Cercle passeport télécoms. Le tuteur ouvre à l'étudiant son entreprise, son carnet d'adresses, prodigue des conseils et le rassure dans son parcours.

Lydie Huon, 22 ans, boursière, bénéficie de ce programme. Elle a intégré, l'an dernier, une classe préparatoire ATS (adaptation pour technicien supérieur) - une prépa en un an destinée aux titulaires d'un BTS ou d'un DUT - au lycée Diderot dans le 19e arrondissement à Paris.

"Notre professeur principal pensait que j'avais les capacités, alors j'ai décidé de tenter ma chance", explique cette jeune femme d'origine vietnamienne et chinoise. Elle a bénéficié durant son année de prépa du soutien de Mourad Baatour, de SFR.

"Cela a donné un sens concret à ce que je faisais, explique-t-elle. Le métier d'ingénieur, c'était pour moi extrêmement abstrait. Je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait." Cette année, elle a été admise sur dossier à l'école d'ingénieurs Polytech'Paris et continue de bénéficier du soutien de son tuteur.

Quelque 42 lycées avec des classes préparatoires (ATS, TSI, ECT) et 29 grandes écoles sont partenaires du programme, élaboré en concertation avec le ministère de l'éducation nationale.

Au total, l'an dernier près de 400 jeunes ont bénéficié d'un tutorat individuel et 87 % de ceux qui ont présenté un concours d'entrée ont intégré, à cette rentrée, une grande école d'ingénieurs ou de commerce-management.

Source : lemonde.fr

Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 25.10.07.

mercredi 24 octobre 2007

Information, savoir et connaissance

L'arbre de la connaissance de Claude Portais

A de nombreuses reprises, que ce soit auprès d'étudiants, de collègues ou d'autres personnes, j'ai constaté que ces trois termes (information, savoir et connaissance) étaient employés les uns pour les autres.

C'est pourquoi, je pense intéressant, à leurs propos, de reproduire les distinctions résumées brillamment par Brigitte Albero et Françoise Thibault dans leur article intitulé « Enseignement à distance et autoformation à l'université : au-delà des clivages institutionnels et pédagogiques ? ».

«[...] les définitions les plus consensuelles aujourd'hui en France, dans le domaine de la formation [...] tendent à désigner : l'information comme un objet de connaissance, un message à orientation objective ; la connaissance comme le processus individuel interne de traitement et d'appropriation de cette information ; le savoir comme la résultante d'un processus collectif d'explicitation, de formalisation et de validation des informations récoltées et des connaissances acquises dans un domaine donné.

[...]

Lorsqu'un enseignant propose un cours, il produit un discours (oral ou écrit, en présence ou à distance, sur support analogique ou numérique) à partir de la connaissance qu'il a d'un domaine du savoir. Pour l'étudiant, ce discours n'a qu'un statut d'information, tant qu'il n'est pas mis en situation de s'approprier le domaine de savoir de référencer. Cette mise en situation peut venir de ses capacités d'autodidaxie, de la médiation d'une personne-ressource présente dans son environnement social ou encore de la médiation organisée et intentionnelle d'une pratique pédagogique de l'enseignant ou du dispositif de formation à l'intérieur duquel il opère. C'est par ce processus d'appropriation – médié ou non – que l'apprenant est mis en situation d'élaborer des connaissances sur le domaine de savoir visé.

[...]

En explicitant la connaissance qu'il a d'un domaine de savoir, l'enseignant ne transmet de fait qu'une information. S'il en reste là, il laisse l'étudiant s'approprier cette information en fonction de ses seules capacités. S'il crée les conditions mêmes de l'appropriation, il le met en situation de transformer cette information en connaissance. »

Le travail du tuteur ne réside-t-il pas dans cet aménagement de l'environnement pédagogique au sens large (relation, médias, outils) en autorisant l'appropriation de l'information et en facilitant la construction de la connaissance par l'apprenant ?

Pour ma part, j'en suis persuadé.

mardi 23 octobre 2007

Petit exemple de quantification de tutorat auprès de collègiens

Il s'agit d'un exemple de pratique en collège et non d'une prescription pour du tutorat à distance !

"Pour le soutien scolaire, le tutorat ( 1 professeur-1 élève avec 12 rencontres d’1/2h pour une 50aine d’élèves) et des études dirigées (apprentissage et méthodologie 1h semaine par groupes de 7 à 8 élèves) seront mis en place. Un soutien Maths et Français est prévu par groupe de 6 à 7 élèves." Source : FDEA


En matière de quantification du tutorat à distance, l'article d'Anna Vetter, "Comptabiliser le temps de travail du tuteur : un mythe" reste tout à fait précieux.
A. Vetter y traite, à partir d’une expérience, de la comptabilisation du temps de travail du tuteur qui laisse encore trop souvent certains concepteurs dans l’expectative. Elle propose une démarche en plusieurs étapes : i) scénarisation par le concepteur des activités tutorales, ii) réalisation des activités en comptabilisant le temps passé, iii) comparaison entre le prévu et le réalisé, iv) ajustements des activités.

lundi 22 octobre 2007

Ces universités qui soignent leurs étudiants

Alors que le gouvernement souhaite moderniser l’université, certains établissements ont, depuis plusieurs années, pris des mesures pour mieux encadrer leurs étudiants. Gros plan sur ces initiatives qui fonctionnent.

En début de cursus, les étudiants qui démissionnent du système universitaire sont encore trop nombreux. En 2005, la proportion de jeunes quittant l’enseignement supérieur sans diplôme s’établissait à plus de 20 %, comme le soulignait l'éducation nationale dans son rapport « Accueil et orientation des nouveaux étudiants dans les universités » (juin 2006). Pourtant, certains établissements ont mis en place des moyens efficaces pour améliorer l’orientation des étudiants. Ils sont cités, dans ce même rapport, comme figurant parmi les « établissements les plus performants » au regard de leur dispositif d'orientation, d'accueil, d'accompagnement et d'insertion professionnelle. L'université de Haute-Alsace (UHA) en fait partie. Pour simplifier l’accueil, le SCUIO a mis en place un guichet unique où sont apportées toutes les réponses des étudiants de première année quant à leur inscription, logement ou sécurité sociale… Une fois intégrés, ils peuvent demander à être suivi par un tuteur-étudiant. Un test (anonyme) a été élaboré pour permettre aux nouveaux venus de vérifier s’ils ont besoin de ce tuteur : près de la moitié d’entre eux font ce choix. Ce système de tutorat fonctionne depuis plus de douze ans. Il permet, en outre, aux étudiants tuteurs de toucher un salaire pour le service rendu (d’environ 18 euros bruts de l’heure) tout en bénéficiant d’une expérience professionnelle. « La plupart d’entre eux envisagent de travailler dans l’enseignement », explique Brigitte Le Tronc, la responsable du service formation et orientation de l’UHA. Nul doute qu’au moment du concours, une telle expérience est un plus sur leur CV.

Accompagnement renforcé
À l’université de Bretagne Sud (UBS), le tutorat se fait par le corps enseignant. « Nous établissons, pour les étudiants, un bilan complet de manière à balayer toutes les causes d’échec (niveau scolaire, logement, moyens financiers…) », résume Frédéric Bedel, le vice-président. Pour éviter cet échec, l’assiduité est aussi c
ontrôlée. En cas d’absences répétées, l’université appelle les étudiants concernés. Selon l’université, 60 % d’entre eux retournent en cours après ce contact téléphonique. Si malgré ce dispositif d’accompagnement renforcé le tuteur constate que l’étudiant a des lacunes trop importantes pour la filière choisie, il lui propose un « cycle d’orientation et de consolidation » de neuf semaines. Cette formule, qui existe depuis sept ans, permet à l’étudiant de consolider ses connaissances et de définir un nouveau projet professionnel. Grâce à son dispositif d’aide à la réussite, le Guichet réussite, qui englobe ces diverses actions d’accompagnement, l’UBS affiche de bons résultats. 71,6 % des étudiants accèdent la Licence, contre 56,8 % au niveau national.

Aide à l’insertion professionnelle
Autre exemple : l’université de Marne-la-Vallée (UMLV). Depuis huit ans, la structure s’est dotée d’un observatoire des formations, insertions professionnelles et évaluations (Ofipe). En fonction de ses diagnostics, l’offre de formation est renouvelée, l’idée étant de répondre au mieux aux besoins du marché. « Nous avons développé beaucoup de Licences professionnelles, rappelle Gilles Roussel, vice-président de l’enseignement à l’université. Nous avons également investi dans l’apprentissage. Nous travaillons, par ailleurs, en collaboration avec les grandes entreprises du CAC 40 dans le cadre de l’opération Phénix*. Et actuellement, nous mettons en place, en partenariat avec Paris 12 et l’université d’Évry, une plate-forme spécialisée emploi, la plate-forme « Défi » (Dispositif de l’est francilien pour l’insertion) ». L’ULMV compte 11 500 étudiants, l’UBS 7 800 et l’UHA 7 500. Ces trois établissements sont des petites universités, un paramètre qui peut expliquer pourquoi elles affichent de bons résultats en matière d’accueil et d’orientation.

Isabelle Fagotat – hobsons.fr

* Opération, mise en place cette année, de recrutement d’étudiants titulaires d’un Master en sciences humaines à laquelle participaient, entre autres, PricewaterhouseCoopers, Siemens, Coca-Cola, AXA, Renault et HSBC.

Source : hobson.fr

Illustration dans son contexte original, sur la page www.crefor.asso.fr/.../accompagnement/index.jsp.

Formation de formateurs aux fonctions tutorales. Par Jacques Rodet


Patrick Heron, Cadmium with Violet, Scarlet, Emerald, Lemon and Venetian:1969
source : Tate collection


Le CRIF (Conseil Régional d'Ile-de-France) a décidé de financer une formation de formateurs intitulée «e-tuteur» à destination de formateurs demandeurs d'emploi. J'anime celle-ci, à partir d'aujourd'hui, au sein de l'organisme ORT France.

Les objectifs visés sont :
  • Acquérir une vision globale de la fonction du tuteur à distance
  • Mettre en œuvre les comportements, les démarches et les outils de l'encadrement des apprenants à distance
J'ai structuré cette formation, d'une durée de 171 heures dont 60 heures à distance, autour de cinq modules :
  • Les environnements d'intervention des tuteurs à distance à travers l'étude des dispositifs e-learning
  • Les démarches pédagogiques et l'ingénierie pédagogique en e-learning
  • Les rôles du tuteur à distance
  • L'animation et la régulation de groupe à distance
  • les outils du tuteur à distance
Par l'expérimentation de la posture d'apprenant à distance, les participants pourront tout à la fois examiner et comparer leurs besoins de support à l'apprentissage et les interventions tutorales dont ils bénéficieront. Progressivement, ils seront amenés à investir les différents rôles du tuteur à distance vis à vis de leurs pairs et du groupe constitué.

Au-delà des apports théoriques tant en présentiel qu'à partir des ressources en ligne disponibles sur la plateforme (Moodle), les participants seront en charge de productions tant individuelles que collectives (coopération et collaboration) élaborées en synchrone ou en asynchrone. Enfin, La mixité du dispositif est complétée par une activité métacognitive transversale à la formation consistant pour chaque participant à rédiger son journal de formation sur un blog.

jeudi 18 octobre 2007

Quelle place pour le tuteur à distance dans le triangle d'Houssaye ? Par Jacques Rodet

Au gré de ma veille sur le tutorat, j'ai constaté à plusieurs reprises que certains prestataires de formation proposent à leur clientèle une formation tutorée. A y regarder de plus près, je me suis rendu compte qu'il s'agit pour eux d'indiquer qu'il ne s'agit pas d'une autoformation mais que le tuteur est là pour jouer le rôle de l'enseignant, entendez de transmetteur de contenu.

Ma vision du tutorat est assez différente et une nouvelle fois, le bon vieux triangle d'Houssaye peut aider chacun à y voir un peu plus clair. C'est pourquoi, je reproduis ci-dessous un extrait de B. Albero et F. Thibault qui décrit précisément les processus en jeu dans cette figure.

Selon moi, le tuteur exerce la plupart de ses interventions dans le processus "former". Pour cela, il lui faut être à l'écoute ou provoquer un discours de l'apprenant sur son processus "apprendre". Le tuteur investit également le processus "enseigner" lors des remédiations qu'il opère sur le savoir à l'intention de l'apprenant.

«
La modélisation ternaire proposée par Jean Houssaye synthétise nombre des différenciations argumentées dans la linéature du champ. En mettant en scène les trois figures du « professeur », de « l'élève », du « savoir », ce modèle donne à voir comment leur organisation binaire, par exclusion du tiers, structure la relation pédagogique en privilégiant l'un des trois processus « enseigner », « former », « apprendre ». Le lien « professeur-savoir » privilégie le processus « enseigner » ; le lien « professeur-élève » priviliégie le processus « former » ; le lien « élève-savoir » privilégie le processus « apprendre ». Ce chercheur a mis en évidence, dans le cadre de ce modèle, la conduite du tiers exclu qui joue « le fou ou le mort », en produisant du dysfonctionnement de l'interaction binaire ou en acceptant sa négation comme sujet, ou tout au moins comme agent, dans le système d'interactions.

Cette modélisation met en évidence la nette différence qui existe entre les actions d'enseigner, le pédagogue privilégie sa propre relation au savoir et non celle de l'apprenant. Or, si l'objectif est d'aider l'étudiant à apprendre, tout le travail du professionnel est de privilégier la relation de celui-ci au savoir ciblé de manière à l'aider dans ses acquisitions. S'il vise à agir dans le sens de la formation, le savoir est mis au second plan, non qu'il ait perdu son importance, comme un certain nombre de faux-débats ont pu le laisser entrendre durant ces dernières décennies, mais parce que la focalisation du pédagogue, à un moment de son intervention, peut se porter sur un savoir-faire ou un savoir-être nécessaire au développement par l'étudiant d'une compétence précise. »

Pour aller plus loin sur le triangle d'Houssaye : tecfa et educnet

mercredi 17 octobre 2007

Vidéos sur le tutorat sur le nouveau Canal U



Canal U change de peau.

Les 19 vidéos consacrées au tutorat sont accessibles ici

Formateur à distance = tuteur à distance ? Par Jacques Rodet

Cette contribution s'inscrit dans le cadre du débat sur la professionnalité du tuteur à distance et fait suite au commentaire de Michaël rapprochant les métiers de formateur à distance et de tuteur à distance.

Rapprocher le métier de tuteur de celui de formateur à distance comme Michaël l'a fait est tout à fait intéressant. Il faut d'ailleurs reconnaître que de nombreux acteurs ne font pas de distinction entre le formateur à distance et le tuteur. Ainsi, les formations Net-trainers ou Learn-nett dans lesquelles les fonctions tutorales sont abordées se présentent comme des formations de formateurs à distance.

Il paraît donc assez naturel de pouvoir assimiler le tuteur et le formateur à distance. Pour y voir plus clair, il semble nécessaire d'apporter des réponses à quelques questions : les deux appellations sont-elles réellement synonymes ? Le formateur à distance est-il forcément tuteur ? Un tuteur doit-il être un formateur à distance ? La qualification de formateur à distance recouvre-t-elle entièrement celle de tuteur ? Quelles sont les spécificités du tutorat ? Sont-elles suffisantes pour définir un métier différent de celui de formateur à distance ?

Les deux appellations sont-elles réellement synonymes ?

Je ne le pense pas. Un formateur, tout comme un professeur, est en charge d'un enseignement. Il est donc en charge, le plus souvent, de la production de ressources d'enseignement. Le tuteur n'a ni la responsabilité de la production des ressources ni même celle d'enseigner. Son champ d'intervention sur le plan cognitif est de l'ordre de la remédiation et non de l'enseignement, c'est-à-dire de l'explicitation et non du discours.

Par ailleurs, le terme de formateur n'est-il pas trop généraliste ? Alors que la formation à distance et les phénomènes d'industrialisation qui lui sont liés ont fait éclater le métier de formateur en une multiplicité de fonctions : expert de contenu, scénariste, concepteur de ressources multimédia, producteur de ressources, administrateur de plateforme, dépanneur technologique, animateur... et même tuteur. Est-il opportun de renoncer à ces distinctions dès lors que l'on parle de tutorat ? Ne faut-il pas au contraire porter haut la fonction de tuteur ?

Le formateur à distance est-il forcément tuteur ?

Je connais peu de formateurs qui cumulent toutes les fonctions citées ci-dessus. Par contre, je connais beaucoup de formateurs qui se sont spécialisés comme enseignants, d'autres comme animateurs, d'autres comme concepteurs, etc. Il apparaît donc peu certain qu'un formateur soit toujours tuteur. Par contre, le formateur à distance qui intervient auprès des apprenants en cours de formation devient un tuteur puisqu'il assume alors des fonctions tutorales.

Un tuteur doit-il être un formateur à distance ?

L'intérêt de la formation à distance réside, entre autres, dans le fait que les personnes qui interviennent en support à l'apprentissage auprès des apprenants, les tuteurs, ne sont pas en charge de l'enseignement qui est incarné par les ressources médiatisées. Sans rentrer dans le débat des compétences des tuteurs, en particulier sur celle du niveau d'expertise du contenu qu'ils devraient posséder, nous pouvons constater que le tuteur n'est pas toujours un formateur. Il peut également être un méthodologue, un psychologue, un pair, etc.

Aussi, le tuteur ne doit pas forcément être formateur à distance pour exercer ses fonctions tutorales.

La qualification de formateur à distance recouvre-t-elle entièrement celle de tuteur ?

Sur le plan de la définition, oui. Dans la pratique cela me semble beaucoup plus sujet à débat.

Outre les préférences des formateurs pour telle ou telle spécialisation de leur métier (cf. ci-dessus), il faut bien reconnaître que l'approche pédagogique classique et majoritaire, y compris en formation professionnelle, confère davantage d'importance à l'enseignement et à sa fonction transmissive qu'à l'accompagnement des apprenants dans leurs parcours d'apprentissage.

Le e-learning, malgré les discours et les modes, ne change que peu la donne. Il n'est en aucune manière une assurance d'innovation pédagogique et/ou de valorisation de l'activité de l'apprenant. Si l'industrialisation et les processus de ré-ingénierie qu'elle suppose ont permis aux pédagogues de se réinterroger sur leurs pratiques, les usages pédagogiques de nombreuses technologies tendent plutôt à la conformité avec le modèle dominant favorisant l'enseignement et non l'apprentissage. Rien de très étonnant finalement quand on compare le temps et les investissements consacrés à la production des ressources et ceux dédiés à la mise en place des systèmes de support à l'apprentissage.

Or, à mon sens, les fonctions tutorales ne sont pas neutres vis à vis des différentes approches pédagogiques. Leur focalisation sur la phase d'apprentissage interroge la centration classique sur l'enseignement. Les fonctions du formateur à distance, de la conception à l'animation, n'ont pas un positionnement aussi tranché en faveur de l'apprentissage. Bien évidemment la manière dont les individus se projettent dans leurs fonctions tutorales ou de formateur à distance peuvent apporter des corrections à ce constat sans toutefois l'invalider totalement.

Aussi, il me semble que le formateur à distance qui est également et pleinement tuteur, reste l'exception et pourrait davantage l'être successivement, dans des contextes différents que de manière cumulative dans un même dispositif. Ce caractère successif et multicontextes ouvrirait des espaces professionnels distincts pour les deux fonctions de formateur et de tuteur à distance.

Quelles sont les spécificités du tutorat ?

Je ne souhaite pas là établir un nouvel inventaire de rôles et de tâches attachés à la personne du tuteur, ni même faire un tableau comparatif entre le formateur et le tuteur à distance.

Comme je l'ai laissé entendre plus haut, je reconnais au formateur à distance un spectre professionnel, à investir, plus large que celui du tuteur à distance. Mais justement, le fait même d'être en charge d'autres fonctions ne constitue-t-il pas un handicap pour investir les fonctions tutorales ?

Pour être plus précis, je vais prendre le cas de l'évaluation. L'évaluation des apprentissages est une des fonctions du formateur. De même, il n'est pas rare, voire même assez général dans les formations à distance existantes, de confier l'évaluation des apprenants aux tuteurs.

Or, si la fonction d'évaluateur ne perturbe pas l'exercice de celle de concepteur ou d'enseignant, peut-on en dire autant pour les interventions tutorales ? Le changement de casquettes, de celle de l'accompagnateur à celle d'évaluateur est-il neutre pour l'apprenant ? Si il n'est pas illégitime de confier au tuteur l'évaluation, du fait même qu'il est le mieux placé pour rendre justice de leurs apprentissages aux apprenants, il est également vrai que de nombreux apprenants dimensionnent la relation avec leur tuteur en fonction de cette fonction d'évaluateur. Aide et évaluation, surtout si cette dernière est sommative et se résume à un score, sont forcément en tension.

Sont-elles suffisantes pour définir un métier différent de celui de formateur à distance ?

La spécificité du tuteur à distance serait donc d'être exclusivement un professionnel du support à l'apprentissage. Cela vaut-il un métier ? La question reste ouverte et en contient certainement d'autres dont celle-ci : la reconnaissance du métier de tuteur à distance constituerait-elle ou non un bénéfice pour les apprenants ?

mardi 16 octobre 2007

L'ouvrage du tuteur à distance vaut-il un métier ?


Afin d'engager le débat autour de la professionnalité du tuteur à distance, nous vous invitons à prendre connaissance du mémoire de maîtrise en sciences de l'éducation que Stéphanie Ceron a rédigé en 2003. Ce document dont la problématique est «
Le tutorat à distance, un métier émergent dans la formation supérieure? » est accessible à http://forse.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-45.pdf

Nous reproduisons ci-après la dernière partie de sa conclusion qui peut constituer une bonne introduction à nos futurs échanges sur ce thème.

De manière générale, nous pourrions essayer de répondre à ces quelques questions : Peut-on, indifféremment, utiliser les termes de métier, profession, professionnalité ? Qu'est-ce qui fait profession ? La compétence fait-elle toujours profession ?

Plus précisément sur le tutorat à distance : Quelles pratiques tutorales peuvent être qualifiées de métier ? A quelles conditions peut-on parler de métier pour le tutorat à distance ?

Chacun peut commenter ce message et les auteurs enregistrés de t@d, peuvent également publier des contributions sur ce thème de la professionnalité.

Nous rappelons que t@d s'est déjà intéressé à des thèmes voisins et que sont disponibles à la lecture deux ressources : le Dossier t@d n°2 : statut de tuteur à distance et la Grille d'évaluation des conditions de travail des tuteurs à distance, v.2.0

Avec la déferlante « NTIC », de nouveaux métiers apparaissent : dans les campus numériques, on rencontre des concepteurs de contenus, des chargés de T.D. virtuels, des directeurs de recherche en ligne... De nombreux métiers, en lien avec les nouvelles technologies, ont vu le jour. Mais pouvons-nous réellement les qualifier de nouveaux ? Pour certains oui, mais pour la plupart il s’agit plutôt d’une requalification de métiers déjà existants. Prenons l’exemple du webmaster dont le métier est celui « d’un véritable gestionnaire de contenu. Le webmaster doit avoir des compétences rédactionnelles, maîtriser la stratégie de l’entreprise et avoir un esprit de communication. » Il s’agit ici d’une combinaison d’un ensemble de compétences des métiers de la communication, préexistant à Internet. Cependant, Internet est également créateur de nouveaux métiers mais ils ne sont pas aussi abondants qu’on aurait pu le penser. Parmi ces derniers, on peut citer ceux liés à la maintenance. Aussi, il existe des métiers que l’on croit nouveaux car ils demandent de nouvelles compétences, c’est ce qu’exprime A. d'Iribarne, directeur de recherche au CNRS et chercheur au laboratoire d'économie et de sociologie du travail d'Aix-en-Provence, en tempérant la notion de nouveaux métiers : Ceux-ci résultent toujours d'un croisement, ce que j'appelle une "hybridation", entre des pratiques professionnelles déjà existantes et des usages nouveaux, induits par l'évolution des technologies. Ici, nous sommes tout à fait dans la configuration du tuteur à distance puisque cette activité réclame certaines compétences du tuteur en présentiel (donc déjà existantes) et d’autres (nouvelles) liées au mode distanciel de la formation. Peut-on alors parler du métier de tuteur à distance ou reste-t-il une activité ? Pour pouvoir répondre à cette question, il faut se pencher sur la définition des termes « métier » et « emploi ».

Métier : Genre de travail déterminé reconnu ou toléré par la société et dont on peut tirer des moyens d’existence.

Emploi au sens de l’emploi exercé : Tout travail rémunérateur exécuté pour un employeur ou pour son propre compte. 3

Deux critères distinguent l’activité du métier (ou de l’emploi). Il faut que le travail soit :

- reconnu en tant que tel par la société,

- rémunéré.

Le tutorat en présentiel est une activité dans le sens où c’est un travail non rémunéré (cf. étudiant-tuteur) mais dédommagé. Le professeur, qui est aussi tuteur, est rémunéré, il ne l’est pas en tant que tuteur, mais en tant que professeur, dont une de ses fonctions est le tutorat. Qu’en est-il pour le tutorat à distance ? La définition plus approfondie du mot « emploi » émanant de l’AFPA va contribuer à répondre à cette question.

Emploi au sens des emplois repérés : référents standardisés, composés de fonctions uniques ou combinées, correspondant à des situations de travail appelant des compétences identifiées, observables et relativement homogènes.

Dans cette définition on parle de fonctions (« uniques ou combinées »), de compétences (« identifiées »). Or tout au long de ce mémoire, les études théoriques et pratiques ont démontré que « tuteur à distance », était une activité :

- à part entière,

- qui consommait beaucoup de temps (elle est difficilement faisable en plus d’un emploi à temps plein)

- qui était nécessaire, voire indispensable dans certaines formations,

- qui demandait des compétences spécifiques, bien identifiables,

- qui devait être réalisée par des personnes qualifiées et expérimentées. En effet, tous les tuteurs du campus numérique FORSE ont un niveau troisième cycle, de même, ils avaient tous une expérience de tutorat en présentiel ou travaillés avec des tuteurs avant d’être TAD.

Les critères qui définissent un emploi sont présents dans le tutorat à distance. Le tutorat à distance pourrait être en passe de devenir un métier et non plus une simple activité réalisée en plus de son métier. Etant donné l’importance des taux d’abandon dans les formations en ligne, le métier de tuteur à distance pourrait se développer considérablement dans les années à venir. Or, c’est un métier qui demande de nombreuses compétences ; une formation devient inévitable. Tuteur à distance n’est pas un métier technique, mais un métier né de l’utilisation des nouvelles technologies. Qu’est-ce que serait une formation au métier de tuteur à distance ? Dans une telle formation, il ne s’agirait pas de faire du tuteur un professionnel de la pédagogie à distance, ni de lui donner la liste des tâches qu’il est susceptible d’accomplir, mais bien de lui donner les outils nécessaires pour comprendre ce qu’est le tutorat à distance et comment aider au mieux l’apprenant distant. Il s’agirait d’apprendre à repérer les rôles du tuteur en fonction des missions que chaque organisme de formation assigne aux tuteurs. Les tuteurs à distance du campus numérique FORSE n’ont pas reçu de formation, mais ont eu des informations lors de réunions entre tuteurs. Ils s’échangeaient aussi des mails lorsqu’ils rencontraient des problèmes, on peut parler alors de co-formation. Est-ce suffisant ? Chaque tuteur a-t-il bien identifié ses rôles ? Ont-ils rencontré des problèmes ? Lors des entretiens, lorsque je leur demandais de me dire quelles étaient leurs interventions auprès des étudiants, j’ai eu des réponses différentes car chacun a une idée bien spécifique de son rôle. Par exemple, Le tuteur 6 a clairement défini son rôle auprès des étudiants et ceux-ci ne l’interrogent pas sur les contenus. Le tuteur 3 explique aux étudiants que ça ne relève pas de sa compétence de traiter des questions sur le contenu et il les renvoie d’abord à d’autres étudiants puis si les problèmes persistent, aux professeurs compétents. Enfin, le tuteur 8 explique que quand il le peut il répond aux questions sur les contenus, mais dès qu’il est en difficulté il pose la question aux professeurs compétents. Nous sommes confrontés à trois tuteurs qui exercent différemment leur tutorat et pourtant qui devraient fonctionner à l’identique. Le but d’une formation serait aussi d’harmoniser et de réguler les pratiques de la fonction tutorale. Faute de formation, il semble indispensable de prévoir des réunions entre tuteurs comme cela c’est fait pour les tuteurs du campus numérique FORSE. En effet, elles sont l’occasion pour les tuteurs de mettre en commun leurs difficultés et d’essayer de les résoudre. Le tuteur 1 explique quel est l’intérêt de ces réunions : « on a des réunions et j’ai envie de dire que ces réunions nous sont extrêmement nécessaires, en ce sens que, elles nous permettent de mettre à plat un certain nombre de questionnements et certains apportent des réponses, donc on peut appeler ça une formation. On a aussi des échanges par mail qui nous permettent de partager à la fois les savoirs des uns, les ressources des autres et les interrogations de tous, alors on peut parler d’auto-formation. »

Plusieurs tuteurs ont déclaré que la fonction tutorale était un véritable métier ou en tout cas qu’elle prenait la place d’un vrai métier. La non-reconnaissance de celui-ci avec les retombées que cela implique (un statut, un salaire…) risque de poser des problèmes sur plusieurs niveaux.

- Tout d’abord sur ce qu’est véritablement être tuteur à distance. Pour donner les mêmes chances aux étudiants, il faudrait harmoniser les fonctions du tuteur. Voilà ce que répond le tuteur 8 lorsque je lui demande si une formation au tutorat à distance serait utile : « Euh, une formation, ben oui forcément, ben sur le métier, mais comme ce n’est pas encore très défini ce qu’est un tuteur, donc on apprend en faisant, voilà. », plus loin il ajoute : « est-ce qu’un tuteur doit être quelqu’un qui doit être compétent dans toutes les matières pour pouvoir justement apporter de l’aide, ou alors le tuteur doit être simplement quelqu’un qui accompagne, qui a une expérience et qui essaye de faire partager à l’autre, de le rassurer, etcetera, bon, c’est là tout le problème. »

- Le recrutement des tuteurs à distance va être de plus en plus difficile car le défraiement offert ne semble pas à la hauteur du travail effectué. Lorsque je demande au tuteur 8 ce qui a motivé sa candidature il me répond : « C’est pas le fric hein (rires), c’est pas l’argent, c’est l’intérêt du travail […] » De même le tuteur 9 explique que la fonction tutorale représente une charge de travail qui est difficilement conciliable en plus d’un métier : « Ce que je sais, c’est que ça consomme énormément de temps et que c’est une des raisons pour lesquelles je ne sais pas si je vais continuer l’année prochaine. Au niveau du temps c’est beaucoup, alors je ne sais pas, mais disons que, au minimum trois fois par semaine euh, je me mets à répondre aux courriers, à regarder les courriers et puis quand c’est pas tous les soirs, à certaine période de pointe, mais une fois que c’est commencé, c’est un vrai boulot, c’est un vrai métier quoi. » Le tuteur 1 après m’avoir fait part de ses différentes activités (tuteur, correcteur, …) exprime la difficulté qu’il a à les mener de front : « Je n’ai pas le sentiment d’être débordé, j’ai la certitude d’être débordé, je me demande combien de fois je vous ai dit, dans les réponses, que le problème c’était la gestion du temps, on est toujours débordé, même si on se donne des règles, c’était une de vos questions importantes, on est quand même toujours débordé. Euh, on n’est pas capable de mesurer le temps du virtuel. » Le cumul des fonctions peut représenter un handicap et le tuteur pourrait alors décider d’abandonner la fonction tutorale. Aussi faute de temps, certains tuteurs ont l’impression d’assurer un service minimum comme le dit le tuteur 9 : « C’est pour ça que, je trouve que c’est un vrai métier parce qu’il faudrait avoir plus de temps, il y a des gens dont je suis à peu près sûr euh, qui sont un peu en difficultés, je n’ai pas le temps de m’en occuper, voilà. »

Etre tuteur à distance est une activité qui réclame beaucoup de temps et qu’il est difficile de faire en plus de son métier. La reconnaissance du métier de tuteur à distance permettrait d’augmenter l’efficacité du tuteur grâce à une formation adaptée, à un temps adéquat consacré au tutorat, à un salaire plus motivant…


Résumé du mémoire de Stéphanie Ceron : L’éducation pour tous et tout au long de la vie est le nouveau paradigme avec lequel la société doit composer. Pour se former à tout âge, en n’importe quel lieu, il existe notamment les campus numériques, qui proposent des formations à distance et qui se servent des TIC pour optimiser leur efficacité. Nombreux sont les campus numériques qui proposent à leurs étudiants du tutorat pour les soutenir, les orienter, mais aussi pour rompre leur isolement. Le tuteur à distance, comme le tuteur en présentiel, est à la fois un médiateur, un guide, un conseiller, il a aussi des rôles et des compétences spécifiques. Les enquêtes menées auprès des tuteurs et étudiants distants du campus numérique FORSE révèlent qu’il est un acteur central. Le métier de tuteur à l’université n’existe pas, mais les résultats des enquêtes nous indiquent que « tuteur à distance », est en passe d’en devenir un (résumé d’auteur).

lundi 15 octobre 2007

Retour sur le sondage "Quel temps consacrez-vous à la veille sur le e-learning ?

Image dans son contexte original, sur la page clemenceg.typepad.com/.../nouvelles_toile.html.

24 personnes ont répondu à cette question.

Les réponses se répartissent de la manière suivante :

Moins de 30 mn par semaine : 1 personne soit 4%
Entre 30 mn et 1 heure par semaine : 5 personnes soit 20%
Entre 1 heure et 2 heures par semaine : 6 personnes soit 25%
Entre 2 heures et 4 heures par semaine : 5 personnes soit 20%
Plus de 4 heures par semaine : 7 personnes soit 29%

La moitié des répondants sont des "gros veilleurs" puisque qu'ils consacrent au moins 2 heures par semaine à cette activité.

Ceci ne m'étonne guère car cette question, sur ce blog, présentait plusieurs biais favorisant une représentation majorée des "gros veilleurs". Le premier de ces biais réside dans l'état de confidentialité sinon totale du moins certaine de ce blog. De fait, les visiteurs de ce blog et donc les répondants du sondage sont des personnes qui exercent forcément une veille sur le e-learning. Ceci peut largement expliquer le faible pourcentage de répondants consacrant moins de 30 minutes hebdomadaires à cette veille. Le deuxième biais tient au fait que même de manière anonyme, il est plus facile, voire valorisant à ses propres yeux, de se déclarer comme gros veilleur que petit veilleur. D'autres biais liés au petit nombre de répondants, au nombre impair de réponses ou au choix des fourchettes de temps pourraient également être mis au jour pour expliquer ces résultats.

Au final, l'intérêt de ce sondage ne réside manifestement pas dans l'interprétation des pourcentages mais bien plus dans le fait que la durée cumulée de la veille hebdomadaire des 24 répondants est au minimum de 46h30, soit une très belle semaine...

N'y aurait-il donc pas intérêt à mutualiser nos veilles ? En particulier sur le tutorat ? A fonctionner par répartition des tâches ? Si le modèle coopératif nécessite l'existence d'un groupe, de l'engagement, des intérêts communs, de la persévérance, des productions, des temps de régulation et d'évaluation, le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?

Qu'en pensez-vous ?

Vos commentaires sont bienvenus sinon vous pouvez aussi répondre au nouveau sondage.

samedi 13 octobre 2007

"Tutorat en ligne et création d'un espace formatif" de Jean-François Bourdet

Le précepteur et l'élève dans l'Orbis Pictus de Comenius
Présentation

Dans cet article, Jean-François Bourdet donne tout d'abord quelques points de repères historiques utiles de la pratique tutorale, puis de la même manière il interroge et relativise la nouveauté de « l'ouverture » portée par la FOAD. Il souligne, justement à mon sens, dans son paragraphe consacré à « la redistribution des rôles » que « Dans un dispositif de formation médiatisée, c'est la fonction tutorale qui doit occuper une place centrale : en effet, les rôles disciplinaire (sélection et distribution des contenus), guidage (orientation, distribution du parcours en étapes), évaluation (pour la partie contrôle / validation d'une partie des activités) sont totalement ou largement pris en charge par le système. L'accompagnateur humain peut donc se concentrer sur des rôles propices au suivi (animation, ressource, parité, régulation). L'exercice de ces rôles est d'autant plus important que la situation d'apprentissage est caractérisée par l'importance de la médiatisation mise en oeuvre dans le dispositif, conjuguée avec la virtualisation des échanges humains. ». Dans la dernière partie de cet article, il s'intéresse à « l'espace formatif » où il distingue les rôles du tuteur, d'une part comme aide, animateur et régulateur et d'autre part, comme figure du futur de l'apprenant, ce que ce dernier saura ou sera par et à travers le processus de formation. Il conclut en indiquant que la « médiation entre usager et dispositif afin d'établir une représentation mentale de celui-ci [...] va bien au-delà des métaphores usuelles (salons de chat, hall d'accueil, photos des connectés, navigation, etc.), [mais s'établit aussi] entre image d'autrui comme autre moi-même aux problématiques comparables et, éventuellement substituables. »

Résumé de l'article Tutorat en ligne et création d'un espace formatif de Jean-François Bourdet

Cette conférence traite de la construction en ligne d'un espace formatif. Nous entendons par là la représentation et la mise en oeuvre par les usagers d'un dispositif de formation en ligne, d'une conception de celui-ci permettant d'en saisir et d'en interpréter les buts, d'en dégager les implications en termes d'attitudes d'apprentissage, de modes d'échanges, d'interactions au sens le plus large. Dans cette perspective, le tutorat comme fonction formative se caractérise par l'exercice de rôles variés et parfois contradictoires (empathie paritaire / validation d'étapes, guidage général / adaptation aux spécificités). Une conséquence est alors l'exigence de distribution de ces rôles sur des acteurs différents, tant humains (tutorat statutaire exercé par une enseignant ou paritaire dans un groupe en formation) que logiciels (agents de type compagnon voués à des rôles d'alertes et de propositions d'activités contextualisées par exemple). L'hypothèse est qu'un tel partage contribue à valider l'"ouverture" d'une formation et ce d'autant plus qu'il est conçu de manière à pouvoir évoluer au fil des échanges en ligne. On présentera donc les concepts clés de cette problématique : conception et développement des dispositifs, espace de communication, fonctionnalités offertes par les environnements, outils dédiés au tutorat, afin de mettre en évidence la spécificité de telles situations éducatives.