jeudi 25 octobre 2007

Des tuteurs pour aider les jeunes à entrer dans les grandes écoles

Mourad Baatour, ingénieur chez SFR, est un tuteur enthousiaste. "Nous sommes là pour aider les jeunes d'origine modeste dans leurs études, explique-t-il. Ceux qui n'ont pas eu la chance d'être fils de cadres ou de médecins".

Pour la troisième année consécutive, il apporte ses connaissances du métier et de l'entreprise à de jeunes boursiers sélectionnés dans le cadre d'un programme dénommé Cercle passeport télécoms. Visites d'entreprise, échange de mails, aide à la constitution de dossiers et à l'expression orale sont au programme de ce parrainage.

Lancée, à la rentrée 2005, par le groupe de téléphonie mobile SFR, l'opération vise à combattre les inégalités sociales et territoriales en aidant les jeunes de milieux défavorisés, grâce au soutien d'un tuteur ingénieur, à intégrer une grande école et à réussir leurs études. Pour cette rentrée, dix grands groupes sont impliqués dans le programme, présenté à la presse, jeudi 4 octobre.

Huit d'entre eux (Alcatel-Lucent, Motorola, Ericsson, Nokia Connecting People, Siemens, Nokia Siemens Network, SFR et Orange) mettent à disposition des étudiants un vivier de plus de 400 tuteurs. Une banque, le Crédit Mutuel, propose à ceux qui le souhaitent un prêt d'études allant jusqu'à 12 000 euros sans caution familiale. Enfin, Formule 1 offre deux nuits d'hébergement aux étudiants qui doivent se déplacer pour passer leurs concours d'entrée dans les grandes écoles.

PRÉPARATION AUX ORAUX

Le programme s'adresse aux élèves venant de lycées situés en zone urbaine sensible et qui n'ont pas intégré des filières généralistes (littéraire, scientifique, économiques et sociales) mais des voies technologiques.

Sont concernés les bacheliers STG (sciences et technologies de gestion) et STI (sciences et techniques industrielles), et les détenteurs d'un BTS industriel (génie électrique) qui sont admis en classes préparatoires aux grandes écoles.

"L'accompagnement commence en prépa et dure jusqu'à l'obtention d'un emploi", assure Benjamin Blavier, délégué général de l'association Cercle passeport télécoms. Le tuteur ouvre à l'étudiant son entreprise, son carnet d'adresses, prodigue des conseils et le rassure dans son parcours.

Lydie Huon, 22 ans, boursière, bénéficie de ce programme. Elle a intégré, l'an dernier, une classe préparatoire ATS (adaptation pour technicien supérieur) - une prépa en un an destinée aux titulaires d'un BTS ou d'un DUT - au lycée Diderot dans le 19e arrondissement à Paris.

"Notre professeur principal pensait que j'avais les capacités, alors j'ai décidé de tenter ma chance", explique cette jeune femme d'origine vietnamienne et chinoise. Elle a bénéficié durant son année de prépa du soutien de Mourad Baatour, de SFR.

"Cela a donné un sens concret à ce que je faisais, explique-t-elle. Le métier d'ingénieur, c'était pour moi extrêmement abstrait. Je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait." Cette année, elle a été admise sur dossier à l'école d'ingénieurs Polytech'Paris et continue de bénéficier du soutien de son tuteur.

Quelque 42 lycées avec des classes préparatoires (ATS, TSI, ECT) et 29 grandes écoles sont partenaires du programme, élaboré en concertation avec le ministère de l'éducation nationale.

Au total, l'an dernier près de 400 jeunes ont bénéficié d'un tutorat individuel et 87 % de ceux qui ont présenté un concours d'entrée ont intégré, à cette rentrée, une grande école d'ingénieurs ou de commerce-management.

Source : lemonde.fr

Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 25.10.07.

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