mardi 2 novembre 2010

Quelques interventions sur le plan méthodologique que le tuteur à distance peut entreprendre. Par Jacques Rodet


Lors d'un récent regroupement présentiel avec des étudiants engagés dans un master se déroulant essentiellement à distance, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur l'importance pour les apprenants à distance de mieux se connaître en tant qu'apprenant. Ceci est d'autant plus important lorsque ceux-ci sont en reprise d'étude tout en cumulant une activité professionnelle. En effet, il n'est pas forcément aisé pour chacun de trouver immédiatement le bon rythme d'apprentissage et surtout d'arriver à concilier engagements professionnels, occupations personnelles et familiales et tâches d'apprentissage.

Les apprenants, au cours d'un parcours de formation long, devraient également se fixer comme objectif de s'améliorer en tant qu'apprenant afin d'augmenter leur productivité. Pour cela, il leur est nécessaire de faire le point sur leurs manières d'apprendre, de repérer leurs préférences cognitives et d'évaluer les stratégies d'apprentissage auxquelles ils ont recours. A cet égard, le rôle du tuteur à distance se situe sur les plans de la diffusion d'informations méthodologiques et sur celui de la sensibilisation à la métacognition.

Une des difficultés cognitives assez courante de ce type de public est liée à la capacité de lire pour apprendre. Savoir distinguer les méthode de lecture sélective ou de repérage, de lecture en diagonale et de lecture active, en comprendre les méthodologies, s'exercer à les mettre en oeuvre, évaluer les résultats, sont des actions que les apprenants peuvent entreprendre dès lors que le tuteur intervient de manière proactive sur ces thèmes.

Une autre compétence que les apprenants doivent développer est de savoir trouver les informations dont ils ont besoin pour réaliser certaines activités d'apprentissage. Préparer sa recherche, repérer l'information, obtenir les documents, analyser la documentation et rédiger son travail constituent autant d'étapes sur lesquelles ils doivent être en mesure de progresser. Là encore, le support des tuteurs à distance doit certainement prendre une forme proactive par la transmission de fiches méthodologiques par exemple.

Un des risques que les apprenants ont également à affronter est celui du plagiat. Fréquemment, les connaissances préalables en matière de citation sont lacunaires et c'est donc par une sensibilisation à la question du plagiat et à la manière de l'éviter que le tuteur peut apporter son aide.

Enfin, si l'on souhaite que les apprenants adoptent une posture métacognitive, il n'est pas inutile que le tuteur à distance précise ce que recoupe la métacognition et propose quelques activités susceptibles de l'encourager telle que la tenue d'un journal de formation.


Illustration : Helen Frankenthaler, Magic Carpet, 1964

3 commentaires:

badro25 a dit…

En effet, l'attitude des apprenants n'est pas toujours ce que l'on souhaite lorsqu'ils entament une formation à distance!
Souvent c'est de la curiosité, souvent c'est l'aventure!
Ils ne savent que recourir au plagiat pour n'importe quelle conception! Il y des personnes qui travaillent derrière pour eux!
Comment faire pour rendre la foad plus sérieuse!
En ce qui concerne la métacognition, c'est toujours le même problème : Peuvent-il rédiger un journal de formation? Alors les lacunes linguistigues sont flagrantes pour n'imoprte quelle langue! je suis inquiet!
Par quoi commencer pour améliorer l'ordinaire?
Merci pour les réponses!

Jacques Rodet a dit…

Bonjour Badreddine,

Le journal de formation n'est pas l'alpha et l'omega de la métacognition. Il est par exemple possible de demander aux apprenants de répondre à quelques questions avant, pendant et après une activité.

cf. http://cep.cyberscol.qc.ca/guides/pp_metacognition.html

Bien cordialement,
Jacques

Unknown a dit…

Ayant suivi trois formations à distance (BAC + 3 à BAC + 5) en formation continue, je ne pense pas que les étudiants recourent systématiquement au plagiat. Pour "rendre la foad plus sérieuse", la reconnaissance du travail de synthèse d'une recherche par groupe (sources dûment listées), des exercices préalables de rédaction dont l'habitude a été perdue par les personnes sorties du système scolaire, peuvent à mon sens aider.