lundi 18 juin 2012

Des fonctions et des plans de support à l’apprentissage à investir par les tuteurs à distance. Par Jacques Rodet

La littérature sur le tutorat à distance (cf. la base documentaire de t@d) s’intéresse depuis longtemps à définir les fonctions des tuteurs. Il existe un relatif consensus entre les auteurs pour distinguer les fonctions suivantes : i) fonction d’accueil et d’orientation, ii) fonction organisationnelle ; iii) fonction pédagogique ; iv) fonction socio-affective et motivationnelle ; v) fonction technique ; vi) fonction métacognitive ; vii) fonction d’évaluation.

En 2003, j’ai proposé d’aborder les questions relatives aux interventions des tuteurs à distance non pas à travers le prisme des fonctions tutorales mais à partir des plans de support à l’apprentissage à investir auprès des apprenants. A la suite d’autres auteurs, en particulier André-Jacques Deschênes et Céline Lebel, j’ai distingué les plans cognitif, socio-affectif, motivationnel et métacognitif. (cf. vidéo et diaporama
 
Si l’identification des fonctions des tuteurs à distance a le mérite de faciliter la définition de fiches de poste des tuteurs, celle des plans de support à l’apprentissage présente le grand intérêt de s’intéresser aux besoins des apprenants, ce qui est bien le moindre lorsque l’on parle de tutorat. Les fonctions permettent de dessiner les attentes envers les tuteurs tandis que les plans de support à l’apprentissage situent les interventions tutorales par rapport aux différentes catégories de besoins d’aide des apprenants.

La focalisation sur la figure du tuteur ou celle sur les besoins des apprenants ne sont pas contradictoires et traduisent davantage les préférences ou les postures des différents auteurs. C’est pourquoi, il m’a semblé intéressant de croiser les fonctions tutorales identifiées dans la littérature avec les plans de support à l’apprentissage. Ainsi, il est possible de constater que chacune des fonctions tutorales est "colorée" par le plan de support à l'apprentissage qu'elle croise.


Le résultat ci-dessus ne se veut pas tant un modèle prescriptif qu’une base de réflexion et d’échanges, et ce d’autant plus, qu’il ne vise pas l’exhaustivité. En effet, d’autres instanciations auraient pu être mises en avant dans telle ou telle cellule.Il est également à noter qu'aucun modèle ne peut traduire toute la richesse et la complexité d'une situation réelle. Il s'agit alors d'utiliser ce tableau comme une matrice permettant de définir les interventions tutorales à concevoir pour un dispositif particulier. Cette conception est forcément précédée d'un certain nombre d'actions d'ingénierie tutorale (cf. mon article Propositions pour l'ingénierie tutorale in Tutorales n°7) liées à la définition du système tutoral permettant d'effectuer des choix tutoraux en fonction du contexte, du public, des besoins d'aide repérés.

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